Le Pesage public
On désigne sous le nom de Poids Public, un bureau, une bascule ou un pont bascule institué par l’autorité publique pour peser et mesurer, moyennant une rétribution, les différentes denrées et marchandises qui y sont présentées par les parties intéressées.
Les marchés Grecs et Romains étaient déjà pourvus de balances et de poids conformes aux mesures étalons. Tous les étalons Romains garnissait un petit édifice qui n’était autre qu’un poids public « pendérarium »
Au moyen âge les poids différaient d’une province à l’autre voir d’une ville à l’autre. Charlemagne avait essayé de réaliser l’unité des poids et mesures dans son empire. Hélas, son petit fils Charles le Chauve en 844 ordonne « que les prêtres auraient a fournir chaque année à l’évêque un muid de froment, un muid d’orge et un muid de vin à la mesure usitée légalement dans la province »
L’établissement de poids public bien que fort ancien « Poids le Roy » fut cédé en partie par Louis VII en 1169 à des particulier, à la charge néanmoins de la foi et hommage. En 1238 les droits du Poids le Roi étaient retournés au domaine Royal. En 1322 Charles IV le bel passe un accord avec les fermiers et les marchands Parisiens. En 1384 le Chapitre de Notre Dame se rend acquéreur des droits du Poids le Roi. Le 4 juillet 1691 Louis XIV reprend les Poids Le Roi. Beaucoup de villes avaient un Poids Le Roi 1282 Provins, Troy, Poitiers, Albi, 1371 maintien du Poids le Roi à Villeneuve en Rouergue, à Peyrusse le Roc. Les poids de la ville de Niort sont, en 1552 réparés avec du plomb acheté à La Rochelle....etc
La loi du 15-28 mars 1790 pose le principe que le pesage et le mesurage dans les maisons particulières seraient libres dans toute l’étendu du royaume, à charge de ne pouvoir se servir que de poids et de mesures étalonnées et légaux. Le 27 brumaire de l’an II (17 novembre 1798) fut pris un arrêté pour la propagation du
système métrique décimal. Depuis le décret du 25 mars 1825, les tarifs et règlements relatif aux poids publics sont délibérés par les conseils municipaux.
Dans l'enceinte des marchés, des foires et sur les ports, on doit avoir recours au peseur ou au mesureur officiel pour toutes opération. Pour les autres, celles qui sont effectuées par les parties elles mêmes ou leurs employés, pour les transaction contradictoires de gré à gré (c'est ce que l'on fait encore aujourd'hui dans les magasins - pesage, légumes , viande ... mesurage, carburant, tissus) et celles qui sont accomplies dans l'intérêt personnel du propriétaire, le pesage et le mesurage sont libres, sous réserve d'êtres effectués avec des instruments réglementaire et régulièrement contrôlés (aujourd'hui présence visible par le client d'une vignette verte indiquant la date de validité du contrôle)
Les poids
Les scrupules ne seraient-ils pas lourds a porter !
Dans la Rome antique, il fallait 24 « Scrupules » (environ 1, 73 gr) pour faire une once. L’once Romaine valant le 12° de la livre (environ 41,60 grs). Pendant ce temps l’once de Paris valait elle le 16° de la Livre (environ 31,30 grs). Et il fallait 2 «Marc» pour faire une livre.
Une fabrication importante à la charge des balanciers fut celle des
dénéraux et
poids monétaires, qui devaient servir non seulement aux changeurs pour l’exercice de leur profession, mais à tous ceux qui avaient besoin de contrôler des espèces passant par leurs mains : agents du fisc, banquier, négociants etc...
«payer son dû en bons deniers sonnants et trébuchants» de nos jours encore certains Notaire utilisent le terme
«en bonne monnaie Française sonnante et trébuchante»
Charles le Téméraire le 20 décembre 1467 créa les peseurs publics de monnaies, chargés de renseigner gratuitement sur le poids des espèces qui leur étaient soumises.
Boite de changeur de Jacob-Lansen (XVII siècle)
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Un atelier de Balancerie en 1763
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Les poids Modernes
Les deux étalons « mètre et kilogramme » furent déposés aux archives de la République le 4 messidor an VII (22 juin 1799) par l’institut national des anciens et au conseil des cinq-cents. La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) adopta les étalons du mètre et du kilogramme.
«Le kilogramme est la masse du prototype international, en platine iridié, qui a été sanctionné par la conférence générale des Poids et Mesures, tenue à Paris en 1889, et qui est déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres»
Détermination du poids d’un kilogramme : C’est le poids d’un décimètre cube d’eau distillée à 4° et pesé avec la pile de 50 marcs, dite de Charlemagne. Le résultat fut que le poids du décimètre cube d’eau distillé prise à son maximum de densité et pesée dans le vide fut évalué à 18 827 grains 15 centièmes ou 2 livres 5 gros 35 grains 15 centièmes poids de marc. La convention paya la somme de 300 000 livres pour la construction des étalons de poids et mesures. La loi du 4 juillet 1837 « Interdit l’usage et la dénomination de touts poids et mesures autres que ceux établis par les lois constitutives du système métrique » à partir du 1 janvier 1840. Elles le devinrent effectivement.
- Vérification Primitive: Pour tous les appareils neufs avant leur mise en vente.
- Vérification Périodique: Pour constater à l’usage si leurs qualités n’ont pas été altérées.
- Vérification après réparation:(primitive ou périodique suivant le cas) pour tous les appareils réparés ou réajustés
La sanction des opérations de vérification a été de tout temps, et est encore réalisé, par l’insculpation d’un poinçon distinct pour la vérification primitive et périodique. De nos jours: primitive, poinçon de la bonne foi (deux mains entrelacées) périodique, une lettre
en relief par an .
Quelques Poinçons primitif et périodique
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St Michel: Patron des Balanciers
Le rôle assigné à Saint Michel par la liturgie catholique, qui le qualifie d’introducteur d’âmes dans l’éternité, a valu à l’illustre archange d’être choisi par les balanciers pour leur patron, car c’est lui que les peintres et les sculptures romanes ou gothiques du Moyen Age montre pesant les âmes en présence du souverain juge.
Bannière de la Balancerie
Une ordonnance de Louis XI (juin 1407) nous apprend que les balanciers feront, en processions et cortèges, bannière commune, avec les fondeurs, chaudronniers, épingliers et graveurs de sceaux. Mais ce fut sans doute peu après la fin du XV siècle que les balanciers eurent droit à leur propre bannière. Leurs armoiries étaient « d’azur à la balance d’or, accompagnée en chef d’une fleur de lys du même, et en pointe d’un marc d’or »
Blason des Balanciers
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Blason personnel de Bernard Thinsselin Maître Balancier à Figeac
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Références utilisées: MÉMENTO DU PESAGE - collection Charles TESTUT - LES INSTRUMENTS DE PESAGE leur histoire à travers les âges – Hermann et Cie – Documents privés-